On m'a dit que c'était bon pour les photos, alors je vais tenter, et puis sinon... ben vous aurez mon pavé pour vous tenir compagnie en attendant que le forum daigne enfin me laisser afficher mes photos !
Donc, qui suis je ?
ben, une gonzesse de 28 piges cette année (ça me fait mal entre nous...), tombée amoureuse du camargue il y a 10 ans de cela.
Je passerais sur les longues années de club-punition, où j'allais monter la boule au ventre, en craignant les 3/4 de la cavalerie. Pour finir par être persuadée que le cheval était un animal vicieux, mesquin et vilain, n'ayant qu'un seul but dans la vie : exploser la tronche de ses cavaliers. bref, j'étais partie pour raccrocher l'équitation, et couper tout contact avec les chevaux. Trop de chutes, trop de peurs, trop de certitudes sur l'incompatibilité qu'il devait y avoir entre eux et moi...
Puis... j'ai rencontré Belle, qui a changé ma vie. Elle appartenait au lycée agricole où j'ai fait mes études, et elle m'a révélé autre chose, une relation que je ne connaissais pas, et recherchais depuis le début. Une connivence énorme, une confiance absolue de chaque côté, un respect mutuel... Ca a été un déchirement de la quitter après le lycée, et lorsque celui ci a refusé de me la vendre, j'étais de nouveau prête à raccrocher.
Belle
Et puis là encore, j'ai rencontré Zizouille, Ourazi du Forvier, un camargue de 2 ans, moche comme un poux, tout en os, complètement peureux et soumis, et refusant catégoriquement tout contact avec l'homme.
Il ne m'intéressait pas. J'allais le voir parce que j'allais voir ses potes dans son pré, mais en lui même, il ne m'attirait pas, aucun contact possible, pas moyen de l'approcher, de le toucher, bof quoi... Je lui balançais son crouton de pain par terre, et pis basta. Il faut dire qu'il avait une sérieuse raison de refuser que l'homme l'approche : son naisseur l'avait battu de sa naissance à un an, âge auquel il avait été racheté par l'elevage où j'ai fait sa connaissance.
3 ans, âge du débourrage. On pouvait enfin l'attraper en longe, ca faisait plus d'un an que je n'avais pas posé mes fesses sur un cheval, et je ne voulais même pas en entendre parler. Trop peur.
Et son eleveuse me demande de lui donner un coup de main pour le débourrage...
Euh, oui, mais non... Débourrage, chez moi, c'était synonyme de ce que j'avais appris en club, à savoir : cheval en défense, cravache pour l'exciter et le faire avancer, enrênement pour le tenir, et vas y qu'on reste dessus jusqu'à ce que tu t'épuises et te rendes...
L'eleveuse a insisté, j'ai fini par accepter du bout des lèvres "mais je tiens la longe, je grimpe pas dessus"
Première séance, pansage, tapis de selle. le poulain n'a pas bougé, il avait son pote pot de colle à côté qui ne réagissait pas, il s'est calé sur lui. Nickel.
Deuxième séance, pansage, tapis, selle, sangle. Toujours pas de réaction, un peu de stress, mais rien de méchant. Je l'étais surement plus que lui.
Troisième séance, on a rajouté le mors, il était tellement bien qu'on est sorti dans la cours, et cavalier sur le dos, tranquille... Pas de réaction, un peu inquiète, mais en lui parlant, le flattant, le rassurant, c'est allé.
La 4eme, je n'étais pas là, il est parti en balade de 30mn. La 5ème fois, j'étais dessus, absolument pas fière, même plutôt tendue comme un string. Puis là, je ne sais pas trop ce qui s'est passé, un miracle... Un vélo est arrivé derrière le groupe, a freiné, avec un crissement de frein assez horrible; Zizouille a sauté en l'air, et est parti comme une balle, et moi, plutôt que me faire pipi dessus et sauter de mon cheval (si si, j'vous jure, j'en étais à ce point, le cheval bougeait une oreille, je sautais illico), je me suis... pisser dessus de rire ! J'étais pliée en deux, au point de ne plus pouvoir attraper mes rênes. Et le poulain s'est arrêté. J'étais détendue, il n'y avait donc pas de danger, tout il était cool...
Ce jour là, Ourazi du Forvier est devenu mon cheval (pas sur les papiers, il a fallu 3 ans pour ça, mais c'était évident pour tout le monde que c'était nous, tous les deux, pas juste lui et moi). Ca ne s'est jamais démenti, même si parfois, comme dans tout couple, nous avons nos hauts et nos bas... C'est toujours un peureux fini, même si je le canalise plutôt bien désormais, et qu'il se cale sur moi pour décider si oui ou non, le "danger" mérite vraiment qu'on soit à 2 doigts de se tuer pour l'éviter...
Aujourd'hui, il a 10 ans, ca fait 8 ans que l'on se connait, et je l'adore toujours autant, et je crois sans me vanter que lui m'apprécie aussi...
Ensuite, est arrivée Lycium de Lavours, dite Lily.
Pas de coup de coeur pour elle, pas d'intérêt réel au départ, à part... son côté poulinière gratuite... Une copine me l'a donné contre bons soins, car arthrose en développement (non génétique, accidentelle, car cassée dans sa jeunesse, elle n'a pas eu une vie facile non plus) lui interdisant de travailler sous la selle, et divorce en cours du côté de la copine.
A son arrivée, inattrapable, elle ne connaissait que ma copine, qui était la seule à avoir le droit de l'attraper au pré, autant dire que j'ai bien galèré. pas loin d'un an en fait, avant de pouvoir lui mettre la main dessus sans qu'elle ne se casse aussi sec... Et puis, à force de tenter, de passer du temps dans le pré avec le seau de bouffe à côté de moi, de gratter des cm, etc, elle a commencé à me plaire, avec son caractère de couillonne finie, qui ne fait que ce qu'elle désire, elle... La naissance de son poulain a précipité les choses, dans le mauvais sens... inapprochable à moins de 10m pendant plus d'un mois, et c'est son poulain qui lui a montré l'exemple en venant à moi par curiosité. Comme elle est terriblement maman poule, incapable de supporter de s'éloigner de son petit de plus de 3m (et ce jusqu'à très vieux pour le poulain), ben elle est revenue vers moi de cette manière... Le monde à l'envers !
Aujourd'hui, Lily a une DP (gratuite) complètement folle d'elle, avec qui le lien se tisse de jour en jour sous mes yeux, et je trouve cela... formidable !
Je ne peux pas lui offrir cette attention constante et d'adoration complète que sa DP lui voue, ni toutes les petites attentions que j'offre à Zizouille, et ça me ravit de la voir être aussi détendue et sereine avec sa DP, bien plus qu'avec moi.
Attention, n'allez pas croire que je ne l'aime pas, hein, bien au contraire, je me suis vraiment attachée à elle depuis 3 ans que je la connais, mais ce n'est pas la même relation qu'avec le gros, je la comprends moins bien, recherche moins son contact, et elle pareil, alors qu'avec sa DP... c'est un plaisir de les voir ensemble !
Son fils, Akylon de Prévie (mon affixe, et du coup, le nom de ma horde de barbare^^), lui, c'est une calamité ce poulain^^ mdr
Hyper indépendant dans sa jeunesse, il a prouvé plusieurs fois que 20 000V ne lui faisait pas peur quand il s'agissait de rejoindre les copains plutôt que de suivre maman que je sortais du pré... Il passait au travers des clôtures comme dans du beurre, en laissant une maman complètement paniquée, et devenue impossible à emmener où que ce soit... Après 4 ou 5 fois de cette blague extrêmement désagréable, je me suis fâchée... très fort, je le reconnais... Petit mec ne voulait pas suivre naturellement à 2 mois, très bien, il y serait contraint, il allait avoir sa première leçon de licol. Le problème étant qu'il fallait déjà pouvoir le toucher, et ça, niet...
je l'ai chopé au lasso (et non, je ne recommande en aucun cas cette méthode sur un poulain, mais il me fallait sortir sa mère pour la soigner d'une blessure à un membre, et c'était mission impossible sans son fils, qui refusait de la suivre, et me faisait gagner le droit de refaire toute la clôture sur 10m à chaque fois).
Nous nous sommes battus pendant 15mn lui et moi, chacun d'un bout du lasso, il a fini couché, asphyxié. Moi qui espérait naïvement qu'il se rendrait de suite... Tu parles...
Une fois couché, je l'ai rassuré, calmé, et lui ai mis le licol, la longe, desserré le lasso, et attendu. Il s'est relevé peu après, a refait mine de tirer comme un dératé, mais s'est calmé dans la seconde : il avait senti le lasso se resserrer, plus l'emprise du licol, et avait compris la leçon. J'ai pu lui enlever le lasso, et le ramener à la ferme avec le licol, il a marché comme s'il avait toujours marché en longe. Par la suite, le simple fait de lui mettre une longe autour de l'encolure, sans même avoir besoin de serrer ou d'exercer une quelconque pression, a toujours suffit pour le maintenir.
Et plutôt que le traumatiser (j'avais tout de même fait en sorte qu'il ne comprenne pas que j'étais responsable de l'arrivé du lasso, en me cachant derrière maman pour lui mettre, mais uniquement de son enlèvement, et ça, il a bien retenu), cet épisode a permis de le rendre impassible lors d'une prise de longe ou autre. Cela lui est arrivé 2 fois déjà, et il est capable de rester bloquer sans tirer pendant X temps, en appelant dès qu'il voit un bipède passer à sa portée...
L'est intelligent, mon poulain, et il me l'a prouvé bien souvent !
Aujourd'hui, il va sur ses 2 ans, et après quelques petits soucis de santé, se porte à merveille, est proche de nous en respectant notre espace (sinon, il se prend des baffes^^), et ma foi, semble plutôt heureux. Il nous suit en liberté lorsque l'on part en balade, a été castré en Octobre par commodité, car malgré une montée d'hormone certaine, se tenait très bien dès lors qu'il avait un licol sur la tête, et je projette de l'emmener se faire qualifier élite loisir fin Mars, avec sa mère si elle est acceptée en présentation en main...
cet été
2 jours, avec maman derrière (au zoom, ce qui explique la mauvaise qualité de l'image)
A 2 ou 3 mois
Libération du Pouech, maintenant, dite Libé. Mérens PP. La seule noire dans mes blancs...
Je la connais peu à vrai dire, elle m'appartient depuis 6 mois, et... j'ignore tout de son passé, je commence seulement à découvrir une partie de son caractère.
Elle est arrivée éteinte, soumise, terne, introvertie à fond, distance de sécurité : 5m mini.
Il y a 1 mois, pour la première fois, je l'ai entendu hennir. Pour la première fois, je l'ai vu galoper et partir dans une course endiablée avec les autres, se joignant à eux pour la première fois (alors qu'elle n'est pas rejetée par le groupe, loin de là, tous l'acceptent, mais elle se laisse marcher dessus avec une facilité déconcertante, malgré un caractère très fort visiblement, d'après quelques indices qu'elle m'a montré...).
je la vois enfin doucement s'ouvrir, s'exprimer, rechercher le groupe, et doucement l'homme. Elle commence à comprendre que je peux la protéger, et que si je suis devant elle, c'est pour repousser les autres de son seau, et non l'inverse. la confiance commence à s'installer, même si c'est long, et compliqué.
Libé est encore une page vierge où tout est à écrire.
Vous en saurez plus en même temps que moi, au fil du temps